Deuxième jour pour Constance

*Constance arriva tôt au SGH, en compagnie d'Anna qui avait passé la nuit chez elle. Elle la laissa au service de néo-nat et elle arriva enfin à son service, la radiologie.

Elle était de bonne humeur et heureuse de retrouver Loman. Elle avait rêvé de lui la nuit passée, et en y repensant, elle se mit à sourire toute seule. Quand elle poussa la porte du service, elle vit que son bureau était vide. Il n'était pas encore arrivé. Elle était un peu déçue mais ça ne changerait rien à son humeur de la journée.

Elle alluma le petit local et osa s'installer à son bureau, relisant ses comptes-rendus de la veille en attendant son chef. Aucun patient à l'horizon, elle devait bien s'occuper. La tête plongée dans ses feuilles et ses deux coudes sur le bureau, elle était concentrée et se remémora les radios de la veille.*

*Paul se gara sur sa place réservé et se dirigea tranquillement vers son bureau. Après tout, il n'allait pas se faire houspillé pour son retard de quelques minutes par son chef de service pour la simple et bonne raison que c'était lui le chef de service. Il salua se collègues au passage et se remeémora la dernière chanson passer à la radio qui trottait dans sa tête "Eyes of the tiger". Marchant avec assurence, il se rendit dans son bureau et se figea en y découvrant son intere en train de fouiner dans ses dossiers. Les sourcils froncés, il l'interpella d'un ton sec et mécontent*

"Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire?"

*Constance sursauta et faillit avoir une crise cardiaque quand Loman lui parla. Clignant des yeux pour se remettre de ses émotions, elle lui répondit en se relevant, libérant la place pour son chef*

"Oh vous m'avez fichu la trouille ! Bonjour Dr Loman. Je relis mes comptes rendus d'hier. Je n'avais rien à faire en vous attendant, aucun patient à l'horizon... Et... je ne savais pas où me mettre alors j'ai juste emprunté votre chaise et votre bureau pour plus de confort... Pardonnez moi, j'espère que ça ne vous gêne pas trop..."

Super, la journée commence bien... Voilà, Constance, tu t'es fait des films encore ! Vu le ton, c'est évident qu'il ne t'apprécie pas comme tu le voudrais...

*Paul lui jeta un regard noir. C'était la seule façon qu'il connaissait pour éloignr les femmes dont il sentait qu'elle pouvait faire mal à son coeur, il devait déjà s'occuper de ceux de se patients, pas la peine d'une surchage de travail. Il déposa ses affaires dans son placard et déclara d'un ton péremptoire*

"Justement si. Vous êtes interne, faite omme tout le monde, reliez vos comtpes rendu au self, dans les vestiaires ou dans n'importe quel coin de l'hôpital mais n'utilisez jamais, jamais le bureau du chef de service. Le secret médical ça vous dit quelque chose."

*Il sortit son pyjama de radiologue et lui ordonna*

"Maintenant, sortez. J'aimerai me changer dans mon bureau si ça ne vous dérange pas."

*Constance sentit son coeur se briser en mille morceaux, elle avait peut etre légèrement abusé en s'installant à son bureau mais elle ne s'attendait pas à une réaction pareille de la part de Loman. Tremblante, elle sortit du bureau sans rien dire et partir aux WC pour se remettre de ses émotions en se passant un peu d'eau sur le visage... et éventuellement pleurer un bon coup. Elle avait l'impression que sa gorge se serrait tellement qu'elle allait étouffer.*

*Paul la regarda sortir de son bureau, faisant peser son regard sur son dos tandis qu'elle s'éloignait, ses yeux dérivant vers ses jambes. Il se reprit et se secoua la tête, revêtant son costume. Une fois que ce fut fait, il jeta un rapide coup d'oeil vers ses comptes rendus, plutôt bons et qu'il signa rapidement avant de se diriger vers la salle de radio, se rendant compte qu'il était affecté aux Urgences et à la pédiatrie aujourd'hui.*

"Génial, tout ce que j'aime..." grogna-t-il entre ses dents.

A cet instant, son manipulateur attitré, le seul qui parvenait à passer entre les mailles de sa mauvaise humeur passa à ce moment et ils entamèrent une discussion sur la nouvelle interne, Loman recueillant les impressions de celui qu'il considérait comme le meilleur de l'Etat à son encontre. Et elles n'étaient pas si mauvaises. Paul sourit légèrement et répliqua*

"Je ne te confie pas à n'importe qui mon poulain."

*Constance, le coeur affaibli par les dernières remarques de Loman, prit son courage à deux mains et poussa enfin la porte du service de radiologie après avoir fait un petit tour dans les couloirs pour calmer ses émotions. Dès son entrée dans le service, elle remarqua Loman en train de discuter avec le manipulateur radio à qui elle sourit gentiment. Elle s'approcha de lui sans regarder Loman et le salua.*

"Bonjour, vous allez bien ? Je ne vous ai pas vu tout à l'heure quand je suis arrivée. Pas beaucoup de patients ce matin !"

*Constance se sentait mal à l'aise à côté de Loman qui avait repris sa place de chef et quitté défitivement celle qu'elle laissait libre pour l'élu de son coeur. Elle ne le regarda pas, et ne lui parla pas. Elle l'ignorait totalement, mais restait toutefois professionelle et répondrait à ses questions s'il devait lui en poser.*

Comment t'as pu être aussi bête Constance ! Il est ton chef et il le restera. Va vraiment falloir que t'arrête de te faire des films !

Florian parut fort sympathique aux yeux de Constance. Surtout qu'il paraissait être son sauveur vis à vis de la tension entre Loman et elle.

Quand Loman mit un terme à leur courte conversation, elle daigna le regarder enfin et répondit d'un ton obéissant.

"Je n'attends que ça Dr Loman. Quel est le programme de la journée ?"

Constance avait la gorge sèche et rester à côté de Loman l'épuisait. Elle était obligée de combattre et réfreiner tout ce qu'elle ressentait déjà pour lui, ce qui lui prenait une énergie folle. Elle sourit légèrement à Florian qu'elle soupçonna d'avoir compris la situation entre Loman et elle.

Paul échangea un dernier regard avec Florian et ce dernier, hochant de la tête, retourna dans la salle radio après avoir salué une dernière fois Constane tout en lui souhaitant bonne chance avec un regard en coin amusé sur Paul. Ce dernier haussa les yeux au ciel et se retourna vers Constance pour lui indiquer du doigt le panneau des attributions.

"Ici comme ailleurs, nous avons des attributions. Aujourd'hui, même s'il n'y a pas beaucoup de patients comme l'a fait remarquer Florian, nous sommes affecté aux Urgences et à la pédiatrie."

Il lui fit un signe de la main et posa l'autre sur son dos pour la diriger vers l'aquarium qui faisait le tampon entre le service radio et les autres.

"Ca ne change pas beaucoup de ce que vous avez fait hier. A la seule différence qu'en plus des bras cassés, on a ce genre de chose."

Il designa du menton un patient qui passait avec un tournevis dans la tête.

Constance ferma les yeux quand Loman posa sa main sur son dos. Puis elle les rouvrit brusquement, elle ne comprenait pas pourquoi elle se laissait autant aller quand Loman était près d'elle. Le contact de sa main lui procurait une chaleur qui l'envahissait et l'apaisait, mais elle se refusa d'apprécier ce court moment. Elle se mit alors sur le côté pour couper contact avec lui.

Puis Constance regarda le patient que Loman lui indiquait et haussa un sourcil.

Wow, ça doit pas faire du bien...

"Bien. Alors au travail."

Constance s'approcha du patient et de son docteur pour savoir ce qu'il fallait qu'elle fasse. Un scan de la tête lui paraissait la meilleure des solutions.

J'espère qu'il va s'en sortir.

Elle jeta un coup d'oeil à Loman qui était juste à côté d'elle. Ses yeux s'éternisèrent sur ses taches de rousseur qui parsemaient son nez et ses pommettes.

Awww... c'est trop mignon...

Constance se secoua la tête pour reprendre du sérieux et sourit au patient.

"Bien, nous allons vous faire un examen de la tête pour voir où sont les dommages causés par ce... tournevis.Ne vous en faites pas, ce n'est pas douloureux. Il faut juste que vous enleviez tout ce qui peut interférer avec l’imagerie comme vos lunettes ou éventuels implants dentaires. On va vous injecter un produit contenant de l'iode."
Constance se retourna vers le docteur pour lui demander si le patient avait des allergies connues jusqu'à maintenant et sa réponse fut négative.

"Bien, allongez vous ici" demanda Constance au patient "...et détendez vous."

Elle prit la seringue contenant l'agent de contraste et l'injecta au patient directement dans la veine du bras, sous les yeux de Florian qui était revenu. Elle le regarda et lui sourit. Elle se sentait détendue avec lui.

L'examen était en cours et Constance rejoignit Loman dans la cabine où ils pouvaient voir les images défiler en temps réel.

Paul resta aux côtés de Constance tout le long de ses discussions avec le patient et ne put empêcher un mince sourire se dessiner sur ses lèvres. ans s'en rendre compte, il poussa un soupir et ses yeux ne se concentrèrent plus sur les gestes médicaux de la jeune femme mais sur ses cheveux ondulés, son regard d'obsidenne dans lequel il se perdait, dans ses jambes parfaites, dans la douceur de sa voix qui emplissait ses oreilles et sans que cette fois il n'y trouve à redire. Il se redressa à l'arrivée de Florian et s'étonna du pincement à son coeur lorsqu'elle échangea un sourire avec, sourire qu'elle ne lui prodiguait plus. Il se racla la gorge et après leur avoir fait signe de la tête, il se rendit dans la cabine afin de voir les images en temps réel. Penché sur la console, il remarqua à peine l'arrivée de son interne et posa le doigt sur celle-ci lorsqu'on commença à apercevoir le tournevis planté dans le crâne du patient.

"Vous voyez, il est dans le septum pellucidum. Chir' sans problème mais j'ai peur qu'il ne subisse des dommages irréversibles."

Il se redressa et jeta un regard interloqué à son médecin qui l'avait accmpagné jsqu'à eux:

"Comment il a fait son compte?"

Lorsque Constance entra dans la salle de contrôle, elle évita le regard de Loman afin de rester la plus professionnelle possible. Ses yeux se fixèrent immédiatement sur l'écran et elle constata qu'effectivement, le tournevis avait atteint le septum pellucidum.

"Mmmh c'est mauvais signe ça, en effet. J'espère que les neurochirurgiens de SGH sont dotés de doigts de fées..."

Constance s'était mise près de Loman pour regarder l'écran et leurs deux mains posées sur la console se frolèrent. Constance sentit les frissons monter en elle jusqu'à chatouiller sa nuque et elle déplaça légèrement sa main pour la faire revenir vers elle. Puis elle regarda le docteur qui accompagnait le patient, dans l'attente de sa réponse.

Oui, comment les gens arrivent à se planter des tournevis dans la tête ? Faut pas y aller de main morte pour que ça transperce la boîte cranienne...

Quand il leur dit que c'était en bricolant et en tombant du tabouret sur lequel il était installé qu'il avait réussi à se faire ça tout seul, Constance se dit tout haut
"Rappelez moi de ne plus jamais faire de bricolage !"

Il posa son regard sans faille sur le médecin urgentiste et déglutit à peine péniblement en sentant les doigts de Constance frôler les siens. Son surnom de coeur de pierre donné par son ex-femme n'était pas trouvé au hasard. Il savait parfaitement rester maître de lui même et ignorer l'irrepressible envie qu'il avait de l'embrasser, là, maintenant, tout de suite, devant tout le monde. Il se racla la gorge et croisa les bras pour éviter un autre contact. Heureusement l'urgentiste lui fit retomber la pression en racontant l'histoire de son patient. A cet instant, la remarque de Constance lui fit tourner la tête vers elle et il éclata d'un rire franc et sincère:

"Quoi? Les femmes bricolent?"

Depuis enfant, il adorait bricoler, râper le bois pour en faire ce qu'on souhaiter, planter des clous pour bâtir et non tout démolir comme tous les enfants de son âge adoraient faire. C'était certainement la raison pour laquelle il se faisait régulièrement battre dans la cour de récréation, qu'il se faisait humilié au collège ou n'était jamais invité aux soirées lycéennes. Il avait passé son bal de promotion seul, dehors, en smoking, pour faire croire à ses parents que tout allait bien. Même si la tendance s'était inversée à l'université, il en portait toujours les cicatrices internes.

Constance se retourna vers Loman pour le regarder et lui répondre.

"Oui, comme il n'y a pas d'homme, je suis bien obligée de le faire !!"

Constance répondit pour elle et non au nom de toutes les femmes. Car elle n'était pas sûre que les femmes bricolaient. Elle le faisait mais les autres ?

Son regard dériva sur le docteur qui assistait à cette scène et elle rougit, un peu honteuse qu'il ait assisté à ça.

Essayant de reprendre une conversation plus professionnelle, elle déclara sans regarder Loman "Bien. Je vais faire le compte rendu Dr Loman. Je reviens vous le faire signer dans une minute."

Et elle quitta la salle pour aller de l'autre côté dans la salle avec l'ordinateur. Elle y tapa quelques lignes décrivant le diagnotic et le traitement à suivre puis revint dans la cabine pour le faire signer à Loman, lui tendant la feuille.

"Tenez Dr Loman."

Elle attendait son verdict qui devait être bon, le diagnostic ayant été fait avec lui.

Paul soutint le regard de Constance planté dans le sien lorsqu'elle lui déclara qu'il n'y avait pas d'homme donc elle était obligée de le faire. Un discours de féministe ça? Non, plutôt celui d'une célibataire et fière de l'être mais qui aimerait bien avoir une paire de bras pour lui tenir chaud la nuit.

*J'aimerai être cette paire de bras.*

Il se reprit aussitôt en se secouant la tête en ayant cette pensée incongrue et inadéquate.

"Ca ne saurait tarder." murmura-t-il entre ses dents en laissant couler son regard sur la jeune femme et Florian.

Pourquoi était-il légèrement jaloux? Cela n'avait aucun sens. Il respira lorsqu'elle sorti de la pièce, sentant moins de pression et discuta paisiblement avec son collègue. Lorsqu'elle revint, il lut rapidement le diagnostic et approuva silencieusement, la signant. Il se tourna ensuite vers Florian:

"Tu m'en sors une double pour ma collection. Il va être en bonne place pour gagner..."

Il salua alors l'urgentiste et s'adressa à Constance.

"Bien je vais vous laisser faire le reste. Si vous avez besoin d'aide, je suis dans mon bureau noyé sous la paperasse."

Il la salua et sortit à son tour.

De quoi "Ca ne saurait tarder ?" Mais qu'est ce qu'il raconte encore ?
Elle regarda Loman furtivement comme pour essayer de deviner ses pensées mais n'y parvint pas. Alors elle sortit faire son compte rendu.

Une fois le compte rendu signé, Constance salua l'urgentiste et répondit à Loman en le regardant dans les yeux avec un petit sourire en coin "OK. A tout à l'heure."

Et elle fit un rapide demi-tour, ce qui fit virevolter légèrement sa jupe noire.

Elle se dirigea vers les quelques patients qui attendaient leur tour et fit comme d'habitude. Tout se passa très bien, c'était le même travail que la veille mais aujourd'hui elle avait droit à des enfants, et elle adorait travailler avec les enfants. Une pauvre petite fille de 3 ans venait de se casser le bras et avait besoin d'une opération chirurgicale pour le placement d'une broche. Ca faisait toujours mal au coeur et voir ces petits bouts de chou avec de si gros bobos.

Paul s'installa à son bureau, alluma sa radio et commença à igner ses comptes rendus en retard de ses 3 derniers mois. Et après on s'étonnait que le service radiologie 'était pas assez rapide. Forcément si on demandait une radio sans raison, on prenait nécessairement du retard et un boulot monstre. Il soupira et commença à chantonner lorsque l'animateur annonça la reprise faite par Muse, son esprit se concentrant davantage sur son interne que sur le poignet de Monsieur Chenowitz:

"There's nothing else to compare
The sight of you leaves me weak
There are no words left to speak
So if you feel like I feel
Please let me know that it's real
You're just too good to be true
Can't take my eyes off of you
I love you baby and if it's quite all right
I need you baby to warm the lonely nights
I love you baby, trust in me when I say"

Il releva la tête lorsqu'il entendit un cri d'enfant provenr du couloir. Curieux, ilse leva et se rendit dans l'embrasure de la porte pour observer Constance calmer la petite fille qui avait le bras cassé. Il croisa les bras et sourit tendrement face à cette vision charmante:

"Vous vous débrouillez?"

Constance réussit à calmer la petite fille qui commençait à pleurer et elle sursauta quand elle entendit la voix de Loman derrière elle. Accroupie devant la fillette, elle faillit tomber quand elle se retourna pour le regarder.

"Oui oui, ne vous en faites pas, j'ai l'habitude des enfants avec mes petites nièces. Mais vous voulez essayer peut etre ?"

Constance ne le voyait pas du tout consoler et cajoler des enfants. Elle se demandait même s'il était fait pour ça, pour avoir des enfants. Elle se releva, la fillette avait calmé ses pleurs et Constance lui passa la main dans les cheveux pour la réconforter en lui souriant gentiment.

Elle se tourna vers Loman et malgré le fait qu'elle avait décidé de l'ignorer aujourd'hui, elle lui dit quand même "Sa mère n'a pas pu monter jusqu'ici. Le pauvre bout de chou est livrée à elle même." Elle ne put s'empêcher de lui parler. C'était plus fort qu'elle.

Constance adorait travailler avec les enfants et aujourd'hui serait une belle journée si elle pouvait en avoir quelques uns à traiter.

Paul continua à sourire et à observer sa sublime interne. Il s'extasiait devant son habileté à s'entendre avec les enfants avec une telle gentillesse et douceur. Tout l'inverse de Liza. Il nia de la tête et fit un signe incitatif de la main pour qu'elle poursuive:

"Non, non je vous en prie. Vous vous en sortez très bien. Vous avez des nièces? Combien?"

Il était curieux et avait cette irrésistible envie de tout connaître de sa vie, d'elle. Il savait que ce n'était pas bon signe et que d'ici deux ou trois jours, au train où allaient les choses, il suffoquerait de jalousie lorsqu'un homme lui adresserai la parole. D'ici une semaine, il lui demanderai en bafouillant si elle voulait bien venir dîner avec lui. Et trois semaines plus tard, il aurait demander à ce qu'elle soit mutée ailleurs parce que travailler avec elle serait incofortable après l'échec de la proposition. Il ne voulait pas devenir ce monstre, il n'était pas comme ça, quoi que purent en penser les autres.

Constance sourit à Loman en pensant à ses nièces.
"Oui, deux. Des jumelles. Ce sont les filles de mon frère qui habite à Chicago. Je ne les vois pas souvent, mais j'adore être avec elle. Elles sont trop mignonnes..."

Constance sourait encore, elle n'arrivait pas à sortir les souvenirs de son été auprès de ses nièces de son esprit.

"Vous n'avez pas d'enfant vous ? Juste Batfish ? Pas d'enfant caché ?"
Le sourire de Constance devint un peu tendu, elle était vraiment trop curieuse et elle espéra que cette curiosité n'était pas mal placée et que Loman ne l'enverrait pas encore une fois bouler. Elle avait eu sa dose aujourd'hui. Mais elle ne pouvait s'empêcher de lui poser des questions sur lui. Cet homme là était tellement original, tellement intéressant, tellement...

Constance, tu t'égares...

Paul ne put s'empêcher de sourire davantage en voyant Constance s'enthousiasmer en parlant de ses nièces. Elle était vraiment adorable.

"C'est étrange. Pourquoi ça ne m'étonne pas de vous? J'ai une vision de vous vous précipitant sur vos nièces et passer votre après-midi à manger à la dînette imaginaire avec elles? Ce n'est pas forcément une scène désagréable mais assez effrayante."

Il rit doucement et releva un regard sérieux pour le fixer dans les yeux d'obsidienne de Constance qui l'aspirait tel un trou noir.

"Non, pas d'enfant. Ma femme n'en voulait pas. Je n'en voulais pas."

Il rit d'un ton plutôt amer:

"C'est bien la seule chose sur laquelle nous nous entendons..."

Constance se mit à rire aux paroles de Loman.

"Comment vous avez deviné ?!! Mais c'est génial la dinette... Ca me rappelle quand j'étais enfant. Et puis je ne peux rien leur refuser, elles sont tellement mignonnes... Et je suis sûre que si vous les voyiez vous seriez pareil !"

Constance planta son regard noir dans celui azur de Loman. Ses yeux étaient tellement magnifiques et à chaque fois que son regard croisait le sien, Constance ne parvenait plus à répondre d'elle même ni à détourner le regard. Les yeux de Loman étaient comme de véritables aimants.

Mais les paroles qui suivèrent redescendirent Constance de son petit nuage.

Femme ? Hein ?

Elle fronça les sourcils et pencha la tête de côté, comme pour l'aider à réfléchir.

"Vous êtes... ?" Constance n'osait pas finir sa phrase. Divorcé était sûrement la bonne réponse, et c'est ce qu'elle espérait, mais elle n'en était pas sûre, elle n'avait pas tout compris.

Paul rit un petit sourire en coin lorsqu'elle avoua que c'était exactement ce qu'il se passait lorsqu'elle leur rendait visite. Il éclata de rire et la coupa:

"N'en soyez pas si sûre: je suis le méchant oncle qui sourit jamais moi..."

Son sourire se fâna lorsqu'elle continua sur la voie qu'il avait lui même amorcé. Il ne devait s'en prendre qu'à lui même. Après tout, c'était lui qui avait commencé à parler de sa femme, enfin putôt son ex femme. Même s'il la détestait plus que tout, il ne parvenait à l'oublier. C'était sa femme. Il avait juré de l'aimer jusqu'à ce que la mort les sépare. Il poussa un profond soupir et une étincelle de douleur passa dans ses yeux bleus.

"Divorcé, oui."

Il avait tout raté. Pourquoi se sentait-il aussi looser?

"Vous ne devez avoir aucun respect pour moi, hein? Presque quadra', toujours seul, un malheureux poisson rouge, acariâtre. Je suis une flasque pour vous non?"

Constance sourit bêtement à ses paroles. Elle commençait à s'imaginer avec Loman rendant visite à ses nièces et lui serait l'oncle... Mais pas vraiment méchant, elle en était certaine. Revenant à la réalité, elle répondit
"Roh mais non!!! Je sais que vous savez sourire, je vous ai déjà vu faire !!!!"

Et Constance eut un petit sourire timide, sentant ses pommettes chauffer légèrement.

Quand elle eut sa réponse, à savoir qu'il était divorcé, elle sentit son petit coeur faire un bond dans sa poitrine.

Pas marié, c'est déjà ça. Mais il a peut être une petite amie...

Quand Loman lui fit la description de lui-même et lui demanda si elle avait du respect pour lui et si elle le considérait comme une flasque, elle faillit s'étouffer. Au fur et à mesure qu'il avançait dans la description, elle ne put s'empêcher de commenter ses paroles dans sa tête

Presque quadra mais tellement sexy... L'âge vous va bien... Toujours seul mais c'est le bon plan pour moi ça... Un malheureux poisson rouge mais qui porte un nom de superhéros et dont j'aimerais prendre la place dans son aquarium pour pouvoir vour observer quand je le veux... Acariâtre mais drôle. Vraiment drôle...
Aaaah... si vous saviez ce que je pense de vous... C'est loin d'être tout ce que vous dites... Même si j'aimerais ne pas penser ça de vous car vous êtes mon chef !

D'un ton à moitié assuré, elle répondit "Non. Je vous respecte Dr Loman. Et peu importe comment vous êtes. Tout le monde a ses bons et ses mauvais côtés, vous savez."

Sa réponse était plutôt floue car Constance ne savait quoi répondre, camoufflant ce qu'elle pensait vraiment de lui.