Constance revient de sa pause déjeuner

Constance avait laissé Paul dans son bureau le temps d'aller manger. Le pauvre n'avait pas une minute à lui et elle pensa alors que c'était une bonne idée de lui ramener un petit quelque chose de la cafétéria. Car elle était certaine qu'il ne prendrait même pas le temps d'aller déjeuner.

Elle frappa à la porte du bureau grande ouverte et rentra, tout sourire. Le service était vide et aucun patient à l'horizon, juste Paul et Constance et les piles de paperasse qui ne descendaient pas bien vite.

"Tiens, je t'ai apporté ton déjeuner." dit-elle en posant sur le bureau un sandwich et une canette de soda.

Constance regarda derrière elle et ne vit personne. Alors elle se pencha et l'embrassa rapidement dans le cou, frottant son nez sur sa joue en remontant. Elle en avait profité pour respirer son parfum toujours aussi ennivrant.

"Tu me manques... On se fait quelque chose ce soir ? S'il te plait, s'il te plait, s'il te plaiiiiiiiiiiiit..." supplia-t-elle avec une toute petite voix aiguë. Cela faisait déjà 4 jours qu'ils ne se voyaient plus qu'à l'hôpital. Et les soirées de Constance étaient redevenues mornes et ennuyantes à mourir.

Perdu dans son mont de paperasse, Paul releva la tête vers Constnce lorsque celle-ci pénétra dans son bureau. Ne pouvant s'en empêcher et même si son cerveau avait rendu l'âme sur le sternum de Monsieur Rubadoux à 10h37, un véritable sourire se dessina sur ses lèvres, en totale désaccord avec les poches qu'il avait sous les yeux.

"Hé, Miaou! Ca va?"

Il la regarda poser le sandwich sur son bureau et la rmercia, prenant la canette de soda. Peut être que boire quelque chose de frais allait le réveiller.

"Merci. Tu passes une bonne journée? Désolé de pas être très présent mais si t'as un problème, je suis là, je bouge pas de ce fauteuil grand luxe qui fait à peine mal à mes fesses endolories. L'hosto est plutôt animé en ce moment. Ca doit te rassurer?"

Il pencha légèrement la tête de côté et se leva pour se rendre à ses côtés, passant ses bras autour de sa taille.

"Pauvre chérie. Tu n'es pas de garde ce soir? Je passerai bien chez toi. J'ai envie de voir dans quoi tu loges..."

Constance sourit quand Paul l'appela Miaou et fit semblant de le réprimander.

"Arrête de m'appeler comme ça, Paul !"

*mais j'adooooooore...*

Elle s'assit sur un coin de son bureau où il y avait encore un petit peu de place et croisa les bras en répondant d'une mine boudeuse

"Mouais... Florian est pas de bonne humeur aujourd'hui et les patients n'ont pas été gentils avec moi !"

Tout en gardant la tête baissée, elle leva les yeux vers Paul qui venait de se lever et qui vint se coller à elle, entourant sa taille de ses bras. Elle décroisa les bras et fit de même, enroulant aussi ses jambes autour des siennes.

"Chez moi ? Bah tu vas pas être déçu... Non, pas de garde avant 2 jours... Donc..." Constance leva les yeux vers lui et ajouta avec un petit sourire coquin "... donc ça nous laisse deux nuits pour rattrapper les 4 jours qu'on a perdus !"

Elle approcha ses lèvres du cou de Paul et l'embrassa langoureusement. Puis elle susurra "Que ça fait du bien... j'ai hâte d'être à ce soir..."

Paul pencha légèrement la tête de côté et lui tapota le bout du museau.

"Oh pauvre chérie. Tu ne veux que des patients gentils alors? Bah, on va pouvoir te faire ça, je pense."

Il se détacha d'elle, légèrement agacé.

"Je propose dans ce cas que tu ailles terminer ton internat à la morgue. Tous les patients y sont très calmes et respectueux. Tu y trouveras ton compte."

Toutefois, il regretta son mouvement d'humeur et pour faire passer la pilule, lui prodigua un sourire contrit. Sans s'excuser toutefois. Il détestait ça et donc, ne le faisait jamais, même quand il savait qu'il avait tort.

"2 nuits complètes? Tu veux ma mort pour prendre la place du chef radiologie ou quoi? Ils n'étaient pas de tout repos pour moi ces journées."

Constance lui sourit gracieusement quand il lui tapota sur le bout du nez, mais son sourire s'envola quand il s'éloigna d'elle et lui proposa d'aller à la morgue.

Elle leva un sourcil circonspect, accompagné d'une petite moue. Elle commença à balancer ses jambes dans le vide et répondit tranquillement.

"N'empêche, tu serais bien embêté..."

Puis elle descendit de son perchoir et s'approcha de lui pour lui répondre

"Bien sûr que non, idiot ! Je sais que tu as bien travaillé. J'ai pas chômé non plus, rassure-toi. J'ai juste besoin d'être avec toi. On fera ce que tu voudras, même dormir !"

Elle haussa les épaules et mit ses mains dans ses poches pour se diriger vers la porte de sortie. Avant de passer la porte, elle se retourna vers lui et lui dit

"20h chez moi. Je préparerai le dîner. Si tu veux rester, prends de quoi te changer pour demain !"

Et elle partit, n'attendant même pas sa réponse. Paul venait de lui plomber sa bonne humeur.

Lorsque Constance prit la mouche, il regretta sincèrement ses propos. Mais il était ainsi. Il n'y pouvait rien. Elle allit devoir s'y faire si elle souhaitait vraiment que quelque chose continue entre eux. Il allait faire pour sa part des efforts parce qu'il voulait que ça marche. Mais en attendant...

"Bien alors dans ce cas, à ce soir."

II lui sourit avant qu'elle sorte et retourna à sa pile de paperasse.

Angie traversait le couloir de radiologie, plongée dans ses pensées.
Elle venait d'accompagner Mr. Rogers passer un scanner. Il avait d'affreux maux de ventre inexpliqués et les docteurs craignaient que sa situation ne soit plus grave que prévu. Elle l'avait laissé aux bons soins des radiologues et retournait sur ses pas pour prendre un café en attendant de récupérer Mr. Rogers.
Elle marchait, réfléchissant à tout et à rien. Elle songeait à sa famille, qui ne lui avait plus donné de nouvelles depuis quelques semaines déjà. Elle pensa à elle, qui avait de la peine à reprendre le cours de sa vie depuis son arrêt maladie. Elle s'était en effet absentée du SGH plusieurs semaines, car elle faisait des malaises à répétition. Au final, ce n'était rien de bien grave. Une sorte de surménage. Le dépaysement par rapport à l'Australie, des horaires auxquels elle n'avait pas l'habitude, et des moments de libres passés à rédiger des lettres pour ses proches, à toute heure de la nuit.
*Je leur raconte toujours que tout se passe bien, que les gens sont supers... mais au fond, est-ce que je suis si bien intégrée que je le pense? Les gens sont géniaux en apparence... mais après, qu'est-ce que j'en sais?*
Concentrée à faire tourner ses méninges à plein régime, Angie ne vit pas une jeune femme sortir d'un bureau sur sa droite. La jeune femme n'était pas attentive non plus. Ce qui devait arriver arriva. Elles entrèrent en collision. Rien de bien violent. Mais suffisament pour faire revenir les deux intéressées sur terre.
Angie fut prise de panique, craignant d'avoir fait mal à l'autre femme.
"Oh! Je suis... vraiment désolée!!! Je ne vous ai pas fait mal?!"

Constance était plongée dans ses pensées et son petit programme de ce soir, même si Paul n'avait pas été des plus sympas à l'instant. Elle sortit du bureau de Loman à toute vitesse et ne faisait pas attention aux allentours qu'elle pensait déserts. Mais d'un coup, elle sentit quelque chose, ou quelqu'un plutôt, contre son corps et après le choc, elle rebondit en quelque sorte, aterrissant par terre.

Elle se secoua la tête, étonnée, et se releva lentement. Elle regarda ce qu'elle venait de percuter et vit une infirmière avec un patient.

"Non, non, ya pas de mal, c'est moi, je ne vous avais pas vue. Ca va, rien de casser, tout va bien !"

Constance observa le patient et demanda alors, consciente que s'il était là c'était bien pour quelque chose.

"Je peux vous aider ?"

Constance lui souriait, il y avait eu plus de peur que de mal, et cette infirmière avait l'air charmante.

[HJ : Ah mince, je viens de relire ton premier post, et apparemment ton patient est déjà avec des radiologues ?! Bon on va faire comme s'il était avec toi hein ! Si ça te gene pas. Comme ça ça nous donne une excuse de rester ensemble]

Constance fit un grand sourire à Angie.

"Dr Shah. Je suis interne en radiologie. Venez, on va aller au scanner directement."

Constance commença à marcher vers la salle du scanner et jeta un coup d'oeil au dossier médical du patient. Elle demanda tout de même

"Scanner pour maux de ventre ?" Constance lut les notes des médecins et en effet, ils n'avaient pas l'air de savoir pourquoi. Elle espérait qu'il ne s'agissait pas d'une tumeur...

Constance s'adressa au patient et lui dit

"M. Rogers, ne vous en faites pas, l'examen n'est aucunement douloureux et ça ira assez vite. On va vous expliquer comment ça va se dérouler."

Constance croisa Florian, le manipulateur radio, et lui fit signe d'aller en scanner. Elle regarda Angie et demanda sur un ton léger

"Ca fait longtemps que vous travaillez au SGH ?"